Compte rendu du RV au cabinet de Marlène Schiappa – 22 février 2018
Pour la CGT : Robert Gutierrez, secrétaire général du SMAST CGT, Valérie Richaud-Taussac (SDFE SNASS CGT), Olivier Roche (SDFE SMAST CGT). Pour le cabinet : Catherine Petit, directrice de cabinet, Thomas Brisson, directeur adjoint du cabinet.
Intervention liminaire :
Nous avons une certaine expérience syndicale dans nos ministères, et nous avons vu passer et rencontré quelques ministres… Ils ou elles avaient généralement la courtoisie de nous recevoir en personne. Cette habitude se perd et nous le regrettons.
Depuis la mise en place de la RGPP-MAP, la dégradation du SFFE, service central et réseau déconcentré, est constante, et inquiétante. De plus de 250 ETP en 2007, nous sommes passé·es maintenant aux environs de 150. Nous avons sonné l’alerte à de nombreuses reprises. Sur le terrain, les agentes sont isolées, s’épuisent et ne sont pas toujours soutenues, le turn-over dans le réseau est alarmant.
Soyons clair, on observe aussi dans nos administrations des blocages hiérarchiques masculinistes à la mise en oeuvre des politiques publiques en faveur des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes. Vous n’imaginez pas le nombre d’agentes que nous avons dû défendre – souvent en intersyndicale avec la CFDT – depuis dix ans. Remarques sexistes en réunion, harcèlement et discrimination, épuisement professionnel, c’est aussi ça le quotidien dans certains services.
Les instructions du 5 août 2011 et du 3 février 2017 ne servent pas à grand-chose. Aucune ministre en charge du dossier n’a jamais tapé assez fort du poing sur la table pour vraiment faire bouger les choses.
Au SDFE, l’arrivée du nouveau gouvernement a coïncidé avec celui d’une nouvelle cheffe de service. Le départ de l’ancienne cheffe a été vécu comme une délivrance. Elle et son adjointe – toujours en poste – constituait un duo toxique et maltraitant pour les agent.es du SDFE, repéré par la médecine du travail, et sans cesse sur la sellette (CLC, CTAS, CTM, CHSCT…). Pour l’instant, la nouvelle cheffe de service a notre confiance.
En revanche, en ce qui concerne l’action du gouvernement en matière de droits des femmes et d’égalité entre les femmes et les hommes, si nous avons pris note de l’affichage d’une certaine volonté politique, et du volontarisme de la ministre, nous sommes extrêmement inquiets pour la suite. La ministre peut peut-être faire croire au grand public qu’on a augmenté son budget, qu’il est sanctuarisé, que l’on ne va pas baisser les subventions des associations, que l’on va faire bouger les lignes. A nous, vous ne pouvez pas nous le faire
croire. Nous avons été aussi alertés sur plusieurs cas de pression du politique, élu.es de LREM, sur des agent.es du réseau du SDFE. C’est une atteinte au statut des fonctionnaires, c’est extrêmement grave.
Pour conclure et avant de passer à l’ordre du jour, au-delà de situations humaines douloureuses qui nécessiterait pour le moins un minimum d’attention, si un changement n’intervient pas en matière, de moyens, d’effectifs, de budget du SDFE, et en matière d’interministérialité, nous courrons collectivement à l’échec. Il faut voir un petit peu plus loin qu’un quinquennat ! D’une manière générale, on peut s’interroger sur l’inefficacité de la politique publique en matière de droits des femmes et d’égalité depuis une dizaine d’année. Les gouvernements passent, les plans d’actions (ou de communication) se succèdent, les lois s’empilent, mais dans les chiffres pratiquement rien ne change…